Monsieur Piédouche se targue d'avoir un fameux coup d'œil, d'être observateur et doué de perspicacité. Alors qu'il se vante de ses qualités auprès de deux jeunes hommes avec lesquels il bavarde en pleine nuit, il décide de démontrer son savoir-faire en affirmant que le charbonnier qui longe le quai de la Seine, sac sur le dos, est un malfrat. Qui en douterait, d'ailleurs, une livraison de charbons à trois heures du matin...
En pourchassant le malfaiteur, le trio force le malfrat à abandonner son sac et à disparaitre dans l'eau froide.
C'est en ouvrant le sac que Monsieur Piédouche va faire la découverte effroyable du corps d'une jeune femme sans tête.
À partir de là, Monsieur Piédouche va se lancer corps et âme dans une enquête à la fois tumultueuse et pleine de rebondissements.
Avec « Le coup d'œil de Monsieur Piédouche », Fortuné du Boisgobey nous montre, peut-être, la différence de perception que l'on aurait de Sherlock Holmes si, ce dernier, si brillant, intelligent et narcissique qu'il soit, ne trouvait jamais la solution du crime.
Effectivement, pour quelle raison, alors que le fameux détective créé par Conan Doyle est pourvu des pires défauts (narcissique, dédaigneux, drogué, misogyne...), le lecteur demeure très attaché au personnage ? Tout simplement parce que son intelligence supérieure lui permet de trouver toujours la solution.
Mais qu'en serait-il si, malgré son intelligence et toutes ses qualités, Sherlock Holmes se plantait sans cesse lamentablement ? Il serait alors probablement considéré comme Monsieur Piédouche dans le roman de Fortuné du Boisgobey.