Émile Gaboriau (Saujon, le 9 novembre 1832 - Paris, 28 septembre 1873) est un écrivain français, considéré comme le père du roman policier. Son personnage, l'enquêteur Lecoq, a influencé Conan Doyle pour la création de Sherlock Holmes. Il a lui-même été très influencé par Edgar Allan Poe.
Biographie
Gaboriau exerça divers métiers : clerc d'avoué, hussard en Afrique, chef d'écurie. Il s'engagea dans la cavalerie pour sept ans, mais résilia son contrat rapidement pour gagner Paris, où il rédigea des chroniques pour gagner sa vie. Il devint le secrétaire de Paul Féval, qui lui fit découvrir le journalisme.
Son premier roman, L'Affaire Lerouge, d'abord publié sans succès sous forme de feuilleton en 1863, devint très populaire en 1866. L'auteur y met un scène le Père Tabaret, dit Tirauclair, et introduit l'agent de la sécurité Lecoq, qui deviendra un commissaire célèbre et le personnage principal des romans suivants. Inspiré par le chef de la sûreté François Vidocq, déjà à l'origine du Vautrin de Balzac, il est le modèle du détective ingénieux qui, n'hésitant pas à se travestir, résout des énigmes par ses capacités déductives hors normes. Ce dernier personnage devait inspirer Conan Doyle et Maurice Leblanc. Mais, à la différence de Sherlock Holmes, les enquêtes de Lecoq reposent sur des investigations plus réalistes, plus proches des progrès de la police scientifique de l'époque. Les romans policiers de Gaboriau font pénétrer l'intrigue dans les milieux sociaux, qu'ils décrivent d'une manière qu'on peut qualifier de « naturaliste ». En cela, l'influence de Gaboriau sur le roman policier français reste très importante. Ses analyses psychologiques très fines (Le Crime d'Orcival) ont inspiré jusqu'à Georges Simenon.
Après le succès de L'Affaire Lerouge, Gaboriau travailla comme feuilletoniste au Petit Journal. En 1872, il écrivit avec Jules-Émile-Baptiste Holstein une pièce de théâtre tirée de L'Affaire Lerouge.
Gaboriau mourut en 1873.
Romans
Son roman Monsieur Lecoq (1869) a été adapté au cinéma sous le même titre par Maurice Tourneur en 1914 et à la télévision dans une série télévisée portant également le même titre et diffusée par la Société Radio-Canada pendant la saison 1964-1965.
Frontispice de L'Affaire Lerouge, l'un des archétypes du roman policier. Paru en 1866, le roman en était en 1870 à sa 9e édition
L'Ancien Figaro : études satiriques tirées du journal Le Figaro, préface et commentaires d'Émile Gaboriau, Paris, Dentu, 1861
Les Cotillons célèbres, Paris, Dentu, 1861
Le Treizième Hussards, Paris, Dentu, 1861
Mariages d'aventure (comprenant Monsieur J.-D. de Saint-Roch ambassadeur matrimonial et Promesses de mariage), Paris, Dentu, 1862
Les Gens de Bureau, Paris, Dentu, 1862
Les Comédiennes adorées, Paris, Dentu, 1863
L'Affaire Lerouge, Paris, Dentu, 1866
D’abord publié en feuilleton en 1863 dans le journal Le Pays, où il passa inaperçu, il est repris en 1866 par le journal Le Soleil et remporte un immense succès.
Le Crime d'Orcival, Paris, Dentu, 1866
Paru, comme les romans suivants, dans Le Petit Journal.
Le Dossier n° 113, Paris, Dentu, 1867
Les Esclaves de Paris, Paris, Dentu, 1868
Monsieur Lecoq, Paris, Dentu, 1869
La Vie infernale, Paris, Dentu, 1870
La Dégringolade, Paris, Dentu, 1871
La Clique dorée, Paris, Dentu, 1871
La Corde au cou, Paris, Dentu, 1873
L'Argent des autres, Paris, Dentu, 1873
Le Petit Vieux des Batignolles (nouvelle posthume publiée en un volume avec les cinq autres nouvelles suivantes), Paris, Dentu (1876) :
Une disparition
Maudite maison
Casta vixit
La Soutane de Nessus
Bonheur passe richesse
Le Capitaine Coutanceau, Paris, Dentu, 1878, publication posthume
Les Amours d'une empoisonneuse, Paris, Dentu 1881, publication posthume
(Extrait du site Wikipédia)